Sacha Bachim, psychologue et psychothérapeute.
Qui êtes-vous et quel est votre domaine d’activité ?
Je suis psychologue et psychothérapeute et j’exerce en tant que conseiller spécialisé en prévention des addictions et en promotion de la santé au CNAPA, le Centre National de Prévention des Addictions.
Quelles stratégies recommandez-vous aux aidants proches pour favoriser leur propre santé mentale ?
Prendre soin d’un proche peut représenter un grand défi. Trop souvent, sa propre santé et son bien-être sont mis au second plan. Pourtant, ce n’est qu’en veillant soi-même à ce que ses batteries soient toujours chargées que l’on peut bien s’occuper des autres. C’est pour cette raison que les proches aidants doivent planifier activement les auto-soins et les appliquer de manière conséquente. Un emploi du temps fixe pour des pauses régulières, un sommeil suffisant, ainsi que des occupations personnelles et des activités agréables peuvent être utiles à cet égard. Une alimentation saine et une gestion consciente des substances addictives en font également partie.
Un conseil psychologique peut être utile pour surmonter les contraintes liées au stress et renforcer sa propre santé mentale.
Comment les aidants peuvent-ils poser des limites saines sans se sentir coupables ?
Les proches aidants doivent souvent apprendre qu’ils ne peuvent pas tout faire seuls et qu’ils ne peuvent pas non plus répondre à tous les besoins de leur proche. Il est important d’accepter ses propres limites et de reconnaître que la qualité du soutien et du soin augmente lorsqu’ils restent eux-mêmes en bonne santé et en équilibre.
Cela peut impliquer de déléguer certaines tâches de soins ou de limiter sa disponibilité à un certain temps par jour. Il est utile de prendre conscience que poser des limites ne signifie pas être égoïste, mais contribue à long terme à permettre un meilleur accompagnement. Les échanges avec des professionnels de la santé ou d’autres proches aidants permettent de se sentir compris et d’échanger des conseils.
Comment les aidants peuvent-ils renforcer leur propre résilience ?
Un optimisme réaliste et une pensée orientée vers les solutions peuvent aider à mieux surmonter les défis liés à la prise en charge d’un proche. Il est utile de se concentrer sur les aspects positifs et de travailler consciemment à briser les schémas de pensée négatifs. Parallèlement, il est important de libérer les émotions telles que la tristesse, la colère ou la frustration et de les exprimer de manière appropriée (par exemple en échangeant avec d’autres personnes, en écrivant, en faisant preuve de créativité ou en pratiquant une activité physique), sans quoi la répression de ces sentiments peut être pesante. Les techniques de pleine conscience et les méthodes de relaxation peuvent aider à se concentrer sur le moment présent et à réduire le stress. Un autre élément important est le soutien social. Un échange régulier avec les amis et la famille peut constituer un soutien émotionnel important.